Le fort de Breendonk est situé le long de l’ancienne route Bruxelles – Anvers. C’est sans doute un des seuls camps de concentration à être resté absolument intact, simplement parce que les bâtiments de cet ancien fort militaire sont construits en béton.
Officiellement, Breendonk était un camp d’accueil (Auffangslager) destiné aux prisonniers politiques et aux juifs en attente de transfert vers l’Allemagne. Il était aussi un camp de torture. Les premiers prisonniers arrivèrent le 20 septembre 1940. Au début, les conditions de vie étaient très difficiles mais encore supportables. Cependant, dès après l’entrée des troupes allemandes en Russie, les gardiens SS allemands furent renforcés par des SS belges et les conditions de vie devinrent rapidement inhumaines. Le manque de nourriture devint tel que certains prisonniers essayèrent de manger de l’herbe et les exécutions par pendaison ou fusillade se multiplièrent. Parmi les pires bourreaux, on retrouve les SS belges Wijss, De Bodt et Pellemans…
« Horreur, peur et souffrance étaient le quotidien de ces hommes détenus… »
Les prisonniers vivaient dans des casemates en béton. Il y faisait humide et froid et il y avait seulement deux seaux faisant office de latrines pour plus de vingt déportés. Les soins médicaux étaient quasi inexistants. Par après, suite au surpeuplement du camp, les SS firent construire des baraques supplémentaires.
« L’univers est froid, rude, chargé en émotion et histoire. Chaque pièce, chaque objet, chaque brique, chaque pierre, chaque pavé… transpirent d’histoire. »
Le nombre de prisonniers présents simultanément oscille entre 30 et 600. Il n’y eut jamais plus de 600 prisonniers en même temps. Plus de 3.500 personnes sont passées par Breendonk. Le régime y était plus terrible que dans les autres camps en raison du petit nombre de prisonniers à surveiller et harceler. Tortures, tabassages, pendaisons et exécutions y étaient monnaie courante. Le nombre exact de prisonniers décédés ou exécutés à Breendonk est inconnu mais d’après les dernières recherches il approche les 300.
« Un long couloir, aucune porte, un autre plus exigu et une salle, une petite salle mal éclairée, un crochet au bout d’une corde passant dans une poulie, une table de bois, quelques outils et l’imagination fait le reste… c’est effroyable »
Le fort fut évacué une première fois le 6 mai 1944. Dans les semaines qui suivirent, les Allemands y amenèrent d’autres prisonniers, tous résistants. Le camp fut définitivement évacué le 30 août 1944 et tous les prisonniers transférés à Vught, en Hollande avant d’être évacués vers l’Allemagne. Les alliés arrivèrent à Breendonk le 3 septembre 1944. Le camp était vide.
Le fort de Breendonk a été transformé en mémorial en 1947. Il est situé non loin du centre du village de Willebroek, à environ 25 km de Bruxelles.
« En sortant de ce fort, le sentiment de respect est très présent à la pensée de toutes ces personnes torturées, détenues, entravées, humiliées et bafouées. Ils ont donné leurs vies pour notre liberté. »
Matériel utilisé : Leica M8 et Fuji X100
Bravo, la série est trés réussie, de très belles images…